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L’Arboglisseur est le fruit de l’expérience accumulée depuis 18 ans sur l’exploration des forêts tropicales. Il offre une alternative aux missions du Radeau des Cimes et étend nos possibilités d’intervention et d’exploration. Par sa facilité de mise en œuvre, il est maintenant possible de participer à des missions cîblées, plus légères et plus fréquentes.

HISTORIQUE

Les missions du Radeau des Cimes ont, depuis 18 ans, constitué le cadre idéal pour le développement de moyens d’accès à la canopée, et plus généralement, pour affiner les stratégies les mieux adaptées à l’exploration dans un environnement forestier.

Au cours de ces missions, une série d’appareils a vu le jour (Dirigeable, Radeau, Luge, Bulles, Ikos) à partir d’observations et d’expérimentations, d’échanges et de réflexions menées sur le terrain avec leurs principaux utilisateurs, les scientifiques.
La luge, une plate-forme déplacée par le dirigeable, a été particulièrement plébiscitée par les chercheurs. Cet appareil et sa fonction, la collecte intensive d’échantillons, ont inspiré l’idée de l’Arboglisseur.

Ce nouvel appareil complète utilement la gamme d’engins disponibles et étend nos possibilités d’intervention et d’exploration. Si les missions du Radeau des Cimes restent des événements importants pour l’étude des canopées, elles restent épisodiques car elles demandent une logistique lourde et leur coût est élevé.

L’Arboglisseur offre une alternative à ces missions qui nécessitent une préparation longue et une réalisation complexe. Par sa facilité de mise en œuvre nous pouvons maintenant proposer des missions ciblées, plus légères et plus fréquentes.

PRINCIPE

L’Arboglisseur est un aérostat motorisé de type Rozière. La portance est assurée par de l’air chaud et de l’hélium. Contrairement aux Rozières classiques, l’hélium n’est pas contenu dans une sphère située au dessus d’un cône d’air chaud mais dans un tore en dessous.
Le caractère dominant de cet appareil est la partie montgolfière : l’air chaud. L’hélium n’est pas trop influent de manière à conserver la précision de pilotage obtenue grâce aux rapides variations de portance liées aux changements de températures de l’air contenu dans l’enveloppe à air chaud.
L’hélium n’assure pas la totalité de la portance. Il est là pour augmenter l’autonomie de vol. Sa force ascensionnelle étant bien supérieure à celle de l’air chaud, il permet pour une même charge de diminuer le volume de l’ensemble et par conséquent une meilleure pénétration dans l’air.
Grâce à un ballonnet gonflé par de petits ventilateurs, le tore hélium est maintenu à une pression constante, ce qui rigidifie l’enveloppe d’air chaud, permet une vitesse supérieure sans qu’elle se déforme et donne une meilleure stabilité à l’ensemble.
La nacelle comporte deux niveaux. En dessous la “luge” dans laquelle peuvent embarquer deux scientifiques et leur matériel avec suffisamment de place pour transporter les échantillons botaniques ou entomologiques prélevés pendant le vol. Au dessus, la place du pilote avec le tableau de bord et toute l’instrumentation.
La propulsion est assurée par un moteur Rotax équipé d’une hélice à pas variable.
Il est situé à l’arrière de la nacelle au niveau du cercle de charge.

APPLICATIONS

S’il fallait indiquer la caractéristique principale des forêts tropicales, par rapport aux forêts des régions tempérées, ce serait la grande variabilité de la faune et de la flore rencontrées sur des sites séparés par de courtes distances, de l’ordre de la centaine de mètres.

Dans ces conditions, l’Arboglisseur est l’engin idéal pour tirer parti de cette variabilité ; sa facilité de mise en œuvre, depuis une petite zone dégagée, un bord de piste ou le pont d’un bateau, permet un changement de site quotidien. Toutes les activités de récoltes sont considérablement stimulées : récoltes de plantes et d’animaux, en particulier les insectes, récoltes d’échantillons pour des travaux de biochimie ou de génétiques… Non seulement les prélèvements sont plus faciles à faire, mais leur représentativité est améliorée par la mobilité de l’appareil.

L’Arboglisseur peut revenir sur le même site après un délai de quelques heures, de quelques jours, ou de quelques semaines ; des expériences nécessitant un suivi dans le temps sont alors possibles : dynamique de l’herbivorie, piégeages divers, écophysiologie, micrométéorologie.

Si ce nouvel engin permet d’envisager de nombreuses applications utiles à la conservation des espèces et des écosystèmes, il offre aussi de nouvelles perspectives pour des collaborations scientifiques internationales. Il peut intervenir dans de nombreux programmes de recherche sur la biodiversité actuellement en cours dans plusieurs pays, servir de trait d’union entre différents sites de recherche et renforcer les partenariats entre les grandes ONG de la Conservation et les institutions scientifiques.
Au-delà de ses capacités propres, l’Arboglisseur constitue un vecteur de communication puissant et un catalyseur pour la recherche et la protection de la biodiversité.

 
Dany Cleyet-Marrel