APPLICATIONS

L’AS 300 est un dirigeable à air chaud de 8500 m3. Sa vocation première était de transporter, déposer et déplacer le radeau des cimes sur les canopées des forêts tropicales. Son volume est nécessaire pour transporter les 750 kg du Radeau des Cimes, ce qui en fait le plus gros dirigeable du monde. Très vite au cours des différentes missions d’exploration, il a trouvé de nombreuses autres applications, notamment le transport de la « luge » - sorte de nacelle gonflable permettant de transporter trois personnes pour aller au contact de la canopée - afin de permettre la collecte d’échantillons botaniques et entomologiques.
cf :radeaudescimes
Si ces deux disciplines sont les plus représentatives, bien d’autres scientifiques s’intéressant à la canopée ont utilisé le dirigeable et ses périphériques pour étudier et valoriser la canopée dans les domaines suivants :
Aérologie, arômatologie, bioclimatologie, biologie florale, biomécanique, biophysique, bryologie, cartographie, écologie forestière, entomologie, évolution, floristique, génétique, herpétologie, lichénologie, mammalogie, médecine, microbiologie.
Pour faciliter les manœuvres et répondre aux demandes des scientifiques, le dirigeable a été équipé de « Reverses » mises au point pour réduire rapidement la vitesse de l’appareil, l’arrêter sur un point donné, faire du stationnaire ou marche arrière. C’est un système très simple qui renvoie le souffle de l’hélice à l’avant .Très efficaces lors les sorties avec la luge, pour la dégager ainsi que ses occupants souvent coincés sous les banches des arbres,
Une « terrasse » de 2 m2 a été mise à la disposition des chercheurs. Elle se positionne sur le côté de la cabine et facilite le transport de matériel encombrant et permet aux scientifiques d’être à l’aise lors de manipulations comme la cartographie, la collecte et l’analyse des gaz pendant les vols.

IMPRESSIONS

Au cours des missions du Radeau des cimes, j’ai pris conscience de l’importance du dirigeable, importance technique bien sûr, pour assurer le transport du radeau, les sorties en « luge » et diverses expériences scientifiques, mais aussi pour permettre à des botanistes, des biologistes d’avoir une autre vision de la forêt.

Le dirigeable permet de voler lentement pour cueillir par le biais de la luge des fleurs ou des fruits, habituellement ramassés abîmés en sous-bois et de monter quelques instants plus tard 400 mètres au-dessus pour avoir une vision globale de la forêt, de respirer les parfums qui montent de la canopée ou de surprendre une troupe de singes à la cime des arbres.

Le vol le plus banal prend une importance fantastique pour le scientifique. Il voit la forêt du dessus, son émotion est facilement compréhensible, il a enfin la révélation d’un univers structuré dans lequel les choses semblent prendre soudain leur place. Il découvre un véritable jardin aux formes et couleurs variées. Toutes les couronnes d’arbres qui peuvent passer en quelques jours du vert le plus tendre au rouge le plus vif s’emboîtent comme un puzzle géant. On est loin du désordre apparent de la vision du sous-bois. L’organisation de cet univers végétal apparaît par un simple changement d’angle de vue, l’apport d’une troisième dimension lui donnant tout son sens.